# 45 Peut-on tout partager dans notre communication ?
4 critères pour partager ou non une expérience personnelle
Dans quelques jours, ma vie va changer pour toujours.
Après plusieurs années d'essais infructueux, je tombe finalement enceinte un an et demi après le lancement de mon activité.
La vie nous rappelle toujours que nous ne contrôlons pas grand-chose.
Cette annonce m'a permis de réfléchir à un des grands sujets de notre époque : jusqu’où partager son histoire ? Où s’arrête et où commence l’intimité quand on crée son activité ?
Séparer vie privée et vie professionnelle est un leurre, surtout quand on crée.
Pour autant, je pense que tout partager est une erreur dans laquelle tombent de nombreux créateurs au prétexte de développer leur “marque personnelle”.
Partager sa vie n’est ni une stratégie marketing ni une bonne idée sauf si vous respectez ces règles d’or.
1) Votre expérience doit être une cicatrice, pas une plaie ouverte
Partager un élément de son histoire personnelle, quel que soit le contexte (web ou non) c’est s’exposer au regard de l’autre.
Sur le web, la différence est que vous ne connaissez pas ceux qui liront vos contenus.
Même si vous n’avez pas la visibilité de Kim Kardashian, soyez prêt à recevoir des critiques voire même des menaces.
Cela n’arrive pas souvent mais cela arrive.
Personnellement, en 4 ans d’écriture sur le web, cela m’est arrivé 3 fois.
Au début, j’étais très sensible aux critiques blessantes.
J’ai compris qu’il fallait avoir digéré l’expérience avant de pouvoir la partager.
Ainsi même si vous êtes touché, cela ne vous affectera pas.
2) Votre expérience doit renforcer votre message
Partager une expérience qui n’a rien à voir avec votre message ne sert à rien sauf à nourrir l’ego et des indicateurs de vanité (= vues, likes)
Cela peut même avoir un effet contre-productif et provoquer le rejet.
Récemment j’ai vu une rédactrice de contenu s’excuser de ne pas avoir publié de posts car elle venait de subir une intervention.
Ce genre de posts génère énormément de visibilité mais en quoi cela sert son message ? A partir de quel moment doit-on s’excuser publiquement d’être absent des réseaux ?
Ce n’est pas à moi de juger son choix de partager cet événement de sa vie.
On peut tout partager si cela sert un message.
Ici le message aurait pu être :
Comment gérer la relation client suite à un arrêt maladie quand on est indépendant.
Comment faire face à l’arrêt maladie de son rédacteur freelance quand on est une PME
Comment j’ai fait évoluer mon modèle économique suite à la maladie..
Ce type de contenu apporte bien plus de valeur que le fait de s’excuser de ne pas poster.
3) Votre vécu doit permettre l’identification
La création de contenu a trois objectifs :
Renforcer la crédibilité,
Créer une connexion,
Tester de nouvelles idées
Partager une histoire personnelle est un bon moyen de permettre l’identification.
Mais cela ne suffirait pas, il faudrait encore que mon contenu permette aux lecteurs d’être, de faire ou d’avoir.
4) Votre vécu doit permettre à votre public d’accomplir son idéal
Partager une expérience personnelle est un moyen de tester son empathie.
Pour cela, la seule question à se poser c’est : quel est l’intérêt pour mon lecteur de lire ce retour d’expérience :
Est-ce que cela leur permet de devenir leur moi-idéal ?
Est-ce que cela leur permet d’accomplir une action qu’ils n’osent pas entreprendre ?
Est-ce que cela assouvit un désir d’acquisition ?
S’il n’a aucun intérêt, alors même si cela est douloureux, votre expérience ne vaut pas la peine d’être partagée.
J’utiliserais ces critères pour statuer ce que je vais partager ou non sur ma future vie. Je suis de celle qui croit encore en la notion d'intimité. Après évidement que parfois, l’élan du coeur prime. Nous ne sommes pas des machines.
Toutefois, la difficulté est de ne pas tomber dans le piège de l’aveuglement et de servir nos lecteurs.
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🌻 P.S : Moi c’est Ester. J’accompagne des créateurs à prioriser leurs idées et imprimer leur style dans leurs écrits. Tous les détails ici.
🌻 P.S.S. : Une fois par mois, j’écris une newsletter privée où je dis tout ce que je ne peux pas dire sur les réseaux sur les questionnements des créateurs. Je partage aussi deux inspirations et un exercice d’introspection. Rendez-vous ici.